New York, 28 septembre 1998 : Blossom Dearie répétait pour un concert. Renaud Machart et moi étions les seuls témoins du soin infini qu'elle apportait à chaque mot et note de toutes ses chansons. Après tant d'années, sa voix était intacte - un brin de voix, légèrement acidulée - avec plus de contrôle que jamais. Parmi ses nombreux atouts figurait la subtilité avec laquelle la musique portait ses syllabes, donnant l'impression d'être une «chanteuse de textes» plutôt que la grande musicienne qu'elle était vraiment. Pianiste exceptionnelle au toucher délicat et au sens aigu du swing, son langage harmonique était splendide, à la fois renseigné et clair. Dearie est une chanteuse avec une voix d'enfant et l'expressivité et la sensualité d'une femme accomplie ; elle nous touche profondément.
